Architecture - histoire de l'architecture : 1967-1997 | </tr>
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Dôme géodésique Le Pavillon des États-Unis avec son dôme géodésique Buckminster Fuller, à l'Expo '67 (photo de Michael McMordie). |
Aux yeux des Canadiens et de toutes les
Aux yeux des Canadiens et de toutes les nationalités qui y participent, l'EXPO 67
témoigne de la percée triomphale du modernisme architectural, courant
qu'on qualifie de diversifié et d'éclectique. Cette exposition, qui
présente des oeuvres tant nationales qu'internationales ainsi que les
technologies de pointe en matière d'organisation et de design, laisse
transparaître un sentiment de confiance envers l'avenir du pays et
représente un point tournant dans l'architecture et dans l'urbanisme du
XXe siècle au Canada. L'exposition, qui se déroule à
Montréal, la ville la plus cosmopolite du Canada, fait découvrir un
pays sophistiqué, uni, fort et ouvert sur le monde. Tout ceci est remis
en question au cours des décennies suivantes : en 1968, la montée en
flèche des activités du FRONT DE LIBÉRATION DU QUÉBEC (FLQ) ébranle les illusions, qui sont ensuite anéanties par la CRISE D'OCTOBRE de 1970. En 1968, la création du PARTI QUÉBÉCOIS
(PQ) et le succès qu'il remporte ensuite aux élections provinciales de
1976 révèlent la profondeur des déchirements sous-jacents qui divisent
le pays.Les répercussions économiques des années 70, qui ébranleront encore la
politique canadienne en renforçant l'esprit de division et le sentiment
d'aliénation, influenceront aussi de façon plus directe le
développement de l'architecture. En 1973 et 1974, en raison de la forte
augmentation du prix du pétrole produit par l'OPEP (Organisation des
pays exportateurs de pétrole), l'Est du Canada entre en récession,
tandis que la production de pétrole et de gaz subit un boom économique
dans l'Ouest. En Ontario et au Québec, le développement architectural
stagne, alors qu'il est en plein essor en Alberta et en
Colombie-Britannique. Les stratégies adoptées par le gouvernement
fédéral en vue de contrôler les investissements et les prix dans le
secteur du pétrole et du gaz donnent lieu à un débat amer en Alberta.
Tout porte à croire que le malaise qui règne dans l'Ouest atteint le
Québec.En 1982 et en 1983, la méfiance et le mécontentement s'accentuent au
moment où les autorités fédérales provoquent une chute des prix du
pétrole sur le marché international. L'Ouest entre à son tour en
récession. Le secteur de la construction est paralysé, le taux de
chômage augmente, le développement architectural stagne. L'intervention
du fédéral dans l'économie fait l'objet de réprobations, non seulement
au Canada mais dans les pays de l'Occident, tandis que Ronald Reagan,
Margaret Thatcher et Brian MULRONEY
favorisent le concept de libre-échange (voire même une politique
permanente de libre-échange). Les architectes sont témoins du déclin de
leur secteur et leurs associations figurent au premier rang des tenants
de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain). Le nombre de
firmes importantes diminue, tandis que les petits cabinets luttent pour
obtenir des contrats.Ce n'est qu'au cours des années 90, grâce à une économie plus stable et
à la réapparition de la croissance, que l'architecture canadienne
reprend son envol. Au cours de cette décennie, elle est influencée par
une variété de facteurs : un regain de confiance envers l'économie et
la politique, l'émergence de nouvelles méthodes de design, une nouvelle
énergie de la part des firmes qui ont survécu à la crise des années 70
et 80 et la poursuite du débat portant sur la théorie et la pratique du
design, entamé au cours des décennies précédentes.Tandis que le modernisme devient le mouvement le plus influent dans la
décennie qui suit la Deuxième Guerre mondiale, l'austérité des designs
cubiques de l'époque est constamment relancée par d'autres
interprétations du modernisme, notamment par les oeuvres sculpturales
en béton aux formes beaucoup plus irrégulières de Le Corbusier, et par
celles de Frank Lloyd Wright, beaucoup plus variées et ornementées. Dès
1967, les approches dites « modernes » des architectes canadiens, sont
évidentes dans les différents centres à travers le Canada.Diverses interprétations du modernisme provoquent un regain d'intérêt
envers l'histoire de l'architecture, comme en font foi les anciens
édifices et les villes canadiennes plus anciennes. Dans son livre Complexity and Contradiction in Architecture
(1966), l'architecte et professeur américain Robert Venturi milite, à
l'échelle internationale, en faveur de structures d'édifices plus
complexes, plus ambiguës, citant, par exemple, les oeuvres maniéristes
italiennes du XVIe siècle. Tandis que, selon Robert Venturi,
son travail consiste à explorer et à enrichir les possibilités qu'offre
le modernisme, ses écrits seront bientôt considérés comme la base du
postmodernisme architectural, et ses designs figureront parmi les
premières sources d'inspiration importantes.Au Canada, le règne du modernisme a été d'une durée impressionnante,
compte tenu de l'opposition et de la résistance de la part des
antimodernistes qui prônent le bas de gamme commercial et préfèrent
l'apparence peu originale des centres commerciaux conventionnels et la
construction spéculative des maisons. À long terme, les répercussions
des nouvelles méthodes de design sur l'évolution des formes urbaines
ont été plus importantes que l'évolution des courants architecturaux.L'écrivaine torontoise Jane Jacobs nous a montré la richesse et la
complexité de la vie urbaine opposée à la stérilité de la ségrégation
de la planification urbaine du milieu du siècle. Le paysage urbain d'un
certain nombre de villes canadiennes a retrouvé richesse et vitalité,
malgré la prolifération de développements immobiliers dans les
banlieues. Heureusement pour la qualité du paysage urbain, on a évité
les pires excès de l'individualisme économique, même dans les bastions
où règne la philosophie de libre-échange, comme à Calgary. Au cours du
XXIe
siècle, un des défis que devra relever le design sera de tenir compte
des écarts croissants en termes de revenus et de l'existence d'une
classe sociale très défavorisée sur le plan économique, dont l'accès
aux réseaux de soutien est limité.