Profession et études
La croissance des villes après 1945 redonne vie à la profession
d'urbaniste, qui connaît par la suite une expansion rapide. Outre le
fait que les urbanistes sont plus en demande qu'auparavant, les tâches
accomplies par les agences modernes se sont grandement diversifiées. En
plus des principes traditionnels de disposition des villes, de
lotissement et d'architecture, les urbanistes doivent aujourd'hui
connaître la sociologie urbaine et le comportement humain, les sciences
de l'administration, la prévision et l'analyse de données, le droit
municipal et les lois d'urbanisme ainsi que les sciences
environnementales.
<table width="400" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"> <tr><td>[ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة]</td></tr> <tr> <td class="captiontext2" align="left"> Habitat '67 Safdie a la chance exceptionnelle de réaliser sa thèse en créant Habitat '67 pour l'Expo 67 à Montréal (avec la permission de la Commission canadienne du tourisme). </td> </tr> </table> |
Les programmes d'enseignement sont nés après 1947 grâce à l'aide
inestimable du gouvernement fédéral et de la SCHL. En 1944, Marsh et
d'autres urbanistes proposent au sous-ministre des Finances, W.C.
Clark, d'inclure des dispositions dans la LNH prévoyant le financement
de la recherche, de la formation professionnelle et de l'enseignement
public. Clark ajoute donc une Partie V à la Loi et l'intitule
Recherches sur le logement et l'aménagement urbain. Le Parlement
débloque alors 5 millions de dollars pour la mise en oeuvre de la
Partie V et poursuit cet appui encore aujourd'hui.Au fil des ans, la SCHL a financé beaucoup de recherches et a mené de
nombreuses études pratiques sur l'aménagement, de concert avec les
gouvernements provinciaux, les administrations municipales et les
universités. Elle a attribué des centaines de bourses à des Canadiens
pour qu'ils étudient l'aménagement urbain et régional. La SCHL a
également parrainé une variété de magazines d'information (
Revue canadienne d'urbanisme,
Habitat, et
Cadres de
vie)
et les fonds disponibles en vertu de la Partie V de la loi ont permis
la création de l'Association canadienne d'urbanisme (ACU) en 1946.
L'ACU est un organisme non gouvernemental qui vise à sensibiliser et
informer les citoyens et à accroître leur participation aux questions
d'urbanisme.Les fonds débloqués aux termes de la Partie V servent aussi à
implanter, dans les universités, des cours menant à un diplôme, en
partie par des subventions directes aux premières écoles d'urbanisme :
McGill (1947), Manitoba (1949), Colombie-Britannique (1950) et Toronto
(1951). Un cours en langue française est mis sur pied en 1961 à l'U. de
Montréal. Nombre d'autres universités offrent des cours d'urbanisme
dans les années 60 et 70, dont 18 sont reconnus aujourd'hui par
l'Institut canadien des urbanistes (ICU). Un certain nombre de cours
récemment créés s'appellent « design d'environnement » ou « études
environnementales », ce qui traduit l'extension et la nature
multidisciplinaire de la profession moderne. L'U. de Waterloo,
l'Institut polytechnique Ryerson, l'U. du Québec et l'Institut de
Montréal ont des programmes de premier cycle (d'une durée de quatre
ans), tandis que les autres écoles offrent des programmes de deuxième
et troisième cycles.À l'origine, tandis que les cours d'aménagement mettaient l'accent sur
le design d'environnement, le gros des étudiants se composait
d'architectes et d'ingénieurs. Ce modèle change à mesure que les
programmes universitaires subissent des transformations quant à leurs
perspectives sociales et à leur portée professionnelle. À la fin des
années 50, des études dans l'une des branches des sciences sociales,
comme la géographie, la sociologie ou l'économie, permettent d'accéder
aux études en urbanisme, comme c'est le cas dans les années 60 et 70
pour les sciences administratives ou environnementales.En 1949, il y avait 45 urbanistes professionnels au Canada. En 1988,
l'Institut canadien des urbanistes compte quelque 3300 membres qui
travaillent dans des bureaux d'experts-conseils, des ministères
fédéraux et provinciaux, des administrations municipales et régionales,
des sociétés de la Couronne, des industries d'exploitation des
ressources naturelles et dans l'industrie de développement du
territoire. Après l'obtention d'un diplôme en urbanisme, il faut deux
années de travail supervisé pour être admis dans la profession. L'ICU
est un organisme national auquel sont affiliés les instituts
provinciaux et territoriaux. En plus de réglementer l'exercice de la
profession et les normes d'admission des membres, l'Institut s'occupe
de programmes d'éducation destinés au public et, à l'occasion, il
conseille les gouvernements sur la législation et certaines questions
liées à l'urbanisme et à l'environnement. Environ le tiers des
ressources financières de l'Institut est consacré à la publication de
la revue
Plan Canada. La plupart des associations provinciales affiliées publient une revue traitant de sujets d'actualité en aménagement(p. ex. l'
Alberta Journal of Planning Practice).Contrairement aux professions d'architecte et d'ingénieur, dont
l'exercice et l'utilisation des titres sont régis par des lois
provinciales, la profession d'urbaniste n'est pas réglementée. Dans
deux provinces seulement, soit la Colombie-Britannique et la
Saskatchewan, la législation provinciale réserve le titre d'urbaniste
aux personnes reconnues par les filiales provinciales de l'ICU.
Néanmoins, dans toutes les autres provinces et territoires, à
l'exception du Québec, toutes personnes ou entreprises privées peuvent
exercer l'urbanisme, qu'elles soient membres ou non de l'Institut. Au
Québec, le droit d'exercer la profession est réservé aux personnes qui
ont obtenu un permis de la Corporation des urbanistes du Québec, une
filiale de l'ICU.Depuis plusieurs années, les membres des instituts de presque toutes
les provinces ont entrepris de convaincre les gouvernements d'accorder
aux urbanistes le droit exclusif d'exercer la profession. Au sein de
l'ICU, cependant, les opinions sont partagées quant à l'opportunité de
légiférer dans ce domaine, car une telle loi devrait fixer les
paramètres à l'intérieur desquels pourrait s'exercer l'urbanisme par
rapport à d'autres professions comme celles d'architecte ou
d'ingénieur. Cette dissension s'explique par le fait que l'urbanisme ne
peut encore se définir comme une discipline fondée sur un corpus
distinct de connaissances et de compétences. En fait, à mesure que
l'urbanisme s'est élargi pour englober une multitude de questions
urbaines, régionales et environnementales, il est devenu une profession
interdisciplinaire qui regroupe des professionnels hautement qualifiés
d'une multitude de disciplines.--------------------------------------------------------------------------------------------------
Profession et études
La croissance des villes après 1945 redonne vie à la profession
d'urbaniste, qui connaît par la suite une expansion rapide. Outre le
fait que les urbanistes sont plus en demande qu'auparavant, les tâches
accomplies par les agences modernes se sont grandement diversifiées. En
plus des principes traditionnels de disposition des villes, de
lotissement et d'architecture, les urbanistes doivent aujourd'hui
connaître la sociologie urbaine et le comportement humain, les sciences
de l'administration, la prévision et l'analyse de données, le droit
municipal et les lois d'urbanisme ainsi que les sciences
environnementales.
<table width="400" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"> <tr><td>[ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة]</td></tr> <tr> <td class="captiontext2" align="left"> Habitat '67 Safdie a la chance exceptionnelle de réaliser sa thèse en créant Habitat '67 pour l'Expo 67 à Montréal (avec la permission de la Commission canadienne du tourisme). </td> </tr> </table> |
Les programmes d'enseignement sont nés après 1947 grâce à l'aide
inestimable du gouvernement fédéral et de la SCHL. En 1944, Marsh et
d'autres urbanistes proposent au sous-ministre des Finances, W.C.
Clark, d'inclure des dispositions dans la LNH prévoyant le financement
de la recherche, de la formation professionnelle et de l'enseignement
public. Clark ajoute donc une Partie V à la Loi et l'intitule
Recherches sur le logement et l'aménagement urbain. Le Parlement
débloque alors 5 millions de dollars pour la mise en oeuvre de la
Partie V et poursuit cet appui encore aujourd'hui.Au fil des ans, la SCHL a financé beaucoup de recherches et a mené de
nombreuses études pratiques sur l'aménagement, de concert avec les
gouvernements provinciaux, les administrations municipales et les
universités. Elle a attribué des centaines de bourses à des Canadiens
pour qu'ils étudient l'aménagement urbain et régional. La SCHL a
également parrainé une variété de magazines d'information (
Revue canadienne d'urbanisme,
Habitat, et
Cadres de
vie)
et les fonds disponibles en vertu de la Partie V de la loi ont permis
la création de l'Association canadienne d'urbanisme (ACU) en 1946.
L'ACU est un organisme non gouvernemental qui vise à sensibiliser et
informer les citoyens et à accroître leur participation aux questions
d'urbanisme.Les fonds débloqués aux termes de la Partie V servent aussi à
implanter, dans les universités, des cours menant à un diplôme, en
partie par des subventions directes aux premières écoles d'urbanisme :
McGill (1947), Manitoba (1949), Colombie-Britannique (1950) et Toronto
(1951). Un cours en langue française est mis sur pied en 1961 à l'U. de
Montréal. Nombre d'autres universités offrent des cours d'urbanisme
dans les années 60 et 70, dont 18 sont reconnus aujourd'hui par
l'Institut canadien des urbanistes (ICU). Un certain nombre de cours
récemment créés s'appellent « design d'environnement » ou « études
environnementales », ce qui traduit l'extension et la nature
multidisciplinaire de la profession moderne. L'U. de Waterloo,
l'Institut polytechnique Ryerson, l'U. du Québec et l'Institut de
Montréal ont des programmes de premier cycle (d'une durée de quatre
ans), tandis que les autres écoles offrent des programmes de deuxième
et troisième cycles.À l'origine, tandis que les cours d'aménagement mettaient l'accent sur
le design d'environnement, le gros des étudiants se composait
d'architectes et d'ingénieurs. Ce modèle change à mesure que les
programmes universitaires subissent des transformations quant à leurs
perspectives sociales et à leur portée professionnelle. À la fin des
années 50, des études dans l'une des branches des sciences sociales,
comme la géographie, la sociologie ou l'économie, permettent d'accéder
aux études en urbanisme, comme c'est le cas dans les années 60 et 70
pour les sciences administratives ou environnementales.En 1949, il y avait 45 urbanistes professionnels au Canada. En 1988,
l'Institut canadien des urbanistes compte quelque 3300 membres qui
travaillent dans des bureaux d'experts-conseils, des ministères
fédéraux et provinciaux, des administrations municipales et régionales,
des sociétés de la Couronne, des industries d'exploitation des
ressources naturelles et dans l'industrie de développement du
territoire. Après l'obtention d'un diplôme en urbanisme, il faut deux
années de travail supervisé pour être admis dans la profession. L'ICU
est un organisme national auquel sont affiliés les instituts
provinciaux et territoriaux. En plus de réglementer l'exercice de la
profession et les normes d'admission des membres, l'Institut s'occupe
de programmes d'éducation destinés au public et, à l'occasion, il
conseille les gouvernements sur la législation et certaines questions
liées à l'urbanisme et à l'environnement. Environ le tiers des
ressources financières de l'Institut est consacré à la publication de
la revue
Plan Canada. La plupart des associations provinciales affiliées publient une revue traitant de sujets d'actualité en aménagement(p. ex. l'
Alberta Journal of Planning Practice).Contrairement aux professions d'architecte et d'ingénieur, dont
l'exercice et l'utilisation des titres sont régis par des lois
provinciales, la profession d'urbaniste n'est pas réglementée. Dans
deux provinces seulement, soit la Colombie-Britannique et la
Saskatchewan, la législation provinciale réserve le titre d'urbaniste
aux personnes reconnues par les filiales provinciales de l'ICU.
Néanmoins, dans toutes les autres provinces et territoires, à
l'exception du Québec, toutes personnes ou entreprises privées peuvent
exercer l'urbanisme, qu'elles soient membres ou non de l'Institut. Au
Québec, le droit d'exercer la profession est réservé aux personnes qui
ont obtenu un permis de la Corporation des urbanistes du Québec, une
filiale de l'ICU.Depuis plusieurs années, les membres des instituts de presque toutes
les provinces ont entrepris de convaincre les gouvernements d'accorder
aux urbanistes le droit exclusif d'exercer la profession. Au sein de
l'ICU, cependant, les opinions sont partagées quant à l'opportunité de
légiférer dans ce domaine, car une telle loi devrait fixer les
paramètres à l'intérieur desquels pourrait s'exercer l'urbanisme par
rapport à d'autres professions comme celles d'architecte ou
d'ingénieur. Cette dissension s'explique par le fait que l'urbanisme ne
peut encore se définir comme une discipline fondée sur un corpus
distinct de connaissances et de compétences. En fait, à mesure que
l'urbanisme s'est élargi pour englober une multitude de questions
urbaines, régionales et environnementales, il est devenu une profession
interdisciplinaire qui regroupe des professionnels hautement qualifiés
d'une multitude de disciplines.
Auteur
WILLIAM T. PERKS